One..., two..., three.... Monkey!!!!

Voici, sans conteste, l’une des plus célèbres bandes dessinées du monde. Tout le monde connaît et apprécie Snoopy, Charlie Brown et leurs copains des Peanuts, dont les aventures ont animé et animent encore d’innombrables journaux et magazines partout sur la planète. Mais est-on bien sûr que chacun, dans cet immense public, a vraiment pris la peine de s’imprégner en profondeur de cette œuvre hors-norme, d’une densité et d’une subtilité peu commune ?

Le fait est, en tout cas, que Charles M. Schulz a créé, avec Snoopy et les Peanuts, l’un des comic strips les plus marquants de l’histoire de la bande dessinée, entre simplicité et sophistication, humour et philosophie, enfance et âge adulte. Alors que l’on célèbre, fin 2010, le soixantième anniversaire de cette série devenue mythique, le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême a tenu à s’associer à cet événement en consacrant à Snoopy, à ses comparses et à leur créateur, une exposition-hommage, accessible à tous les publics.

Né à Minneapolis, dans l’état du Minnesota, au sein d’une famille d’émigrés allemands, Charles Monroe Schulz n’a que vingt-cinq ans lorsqu’il fait paraître toutes les semaines, dans un journal de la ville de Saint Paul, les tout premiers strips d’une série intitulée Lil’ Folks. Cet univers, qui met en scène avec sincérité et surtout une grande acuité une petite bande de gamins ordinaires confrontés aux aléas de la vie quotidienne, rencontre presque immédiatement la faveur du public.

Mais ce sera, à partir de 1950, la publication à l’échelle nationale d’une nouvelle version de ce comic strip, via l’un des organismes qui assure alors aux États-Unis la diffusion de la bande dessinée dans la presse quotidienne, United Features Syndicate (UFS), qui va apporter à Schulz et à son travail une rapide consécration. Et ce sera dès lors sous le nom de Peanuts que l’œuvre du dessinateur va faire carrière – l’une des plus fabuleuses d’une bande dessinée américaine qui n’est pourtant pas avare de succès planétaires.

Pourquoi un tel engouement ? Il y a les qualités graphiques de ce strip, bien sûr, d’une efficacité et d’une économie de moyens qui signale toujours les plus grands. Mais peut-être est-ce surtout qu’à l’inverse des comics dominants de leur époque, Charlie Brown, Snoopy et les autres savent dire leur « vraie » vie avec une candeur et une authenticité confondantes – sans oublier ce mélange unique d’humour et de profondeur qui sera, jusqu’au bout, l’un des privilèges de cette œuvre exceptionnelle, d’une élégance et d’une justesse nettement au-dessus de la mêlée.

Les Peanuts, explique le biographe de Schulz David Michaelis dans sa postface au premier volume de l’édition intégrale en français de Snoopy et les Peanuts (éditions Dargaud), « (…) expliquent l’Amérique à la manière de Huckleberry Finn : un peuple qui a foi dans l’amitié, la communauté et la justice, mais où prévalent en fin de compte la distance et l’individualisme – sentiments profonds chez Schulz et ses personnages ».

Voilà donc l’univers que va explorer l’exposition proposée par le Festival d’Angoulême. Installée en extérieur sur le parvis du musée de la bande dessinée, elle se compose de 36 panneaux grand format (2m x 1,5m) « habillés » aux couleurs de la série : les pieds des panneaux sont ceux de Snoopy et Charlie Brown et une effigie de Woodstock (l’oiseau qui n’est jamais très loin de Snoopy) coiffe le sommet de chacun d’entre eux.

Conçus dans une optique familiale, les 36 panneaux sont organisés de façon thématique : l’un sera consacré au créateur de la série, Charles M. Schulz, le second à la présentation détaillée de l’ensemble de ses personnages, le troisième à l’environnement américain typique qui imprègne l’ensemble du strip (un univers familier pour les lecteurs anglophones de la série, mais beaucoup plus exotique aux yeux du public français et européen) et le quatrième, enfin, au rayonnement international des Peanuts dans le monde entier.

Enfin, un événement ouvert à tous sera organisé au cours du Festival en complément de cette exposition de plein air : un grand match de base-ball en forme de clin d’œil aux Peanuts. En piste !

Production : 9eArt+

Commissariat : Benoît Mouchart et Dominique Poncet

Scénographie : Xavier et Monique Dumont

Partenaires : CPLG et Peanuts Worldwide LLC